Général Ashamoto Yanshi

-Je ne vais pas rendre les armes si facilement, pesta le général lorsqu’il sentit la chaleur se répandre dans le métal qui composait son arme.

L’Ashamoto se déplaça sur le côté tout en retirant son katana du choc avec la dial-blade, craignant que la lame rougeoyante soit en mesure de découper le tsuba sur lequel elle était bloqué. Voyant clairement l’amorce du mouvement suivant du Keigo, il recula de plusieurs pas tout en se mettant à faire tourner en continue l’arme familial autour d’un axe horizontal, créant ainsi une spirale tranchante autour du sabre, spirale qui se transforma bientôt en un vortex lacérant tandis que le katana en lui-même devenait une véritable foreuse grâce à la vitesse de poignet de l’expert en iaidō. Yanshi amena ainsi en coup d’estoc son attaque pour contrer le plat de la dial-blade que le Keigo voulait utiliser pour le percuter. La petite tornade autour de l’arme n’avait aucune utilité en termes de dommage, elle servait à distribuer la chaleur à l’air pour empêcher le katana de devenir brulant tout en faisant bouclier à toutes flammes qui naitrait et serait alors emporté dans les courants aériens du fluide. Néanmoins, dans cette posture il ne pouvait rien faire contre l’envoi de la bombe que Sakuga ne tarda pas à effectuer. En effet, il ne fallait qu’un regard au général pour comprendre que même en dessinant un arc de cercle avec la pointe de son sabre il ne pourrait pas atteindre le projectile vu sa trajectoire. Néanmoins, s’il parvenait à s’extirper de cette confrontation il pouvait tout à fait envoyer une lame d’air pour couper l’objet dont il ignorait en vérité la nature, même s’il se doutait qu’il s’agissait là d’un engin de mort. Néanmoins, le doute l’envahit durant un instant. Devait-il vraiment sauvé la vie de ce despote ? Cela fut suffisant pour décaler temporellement l’Ashamoto qui rompit sa technique pour faire un pas de côté en dessinant une lame d’air horizontal qui fonça vers la bombe, mais c’était trop tard. Dans le mouvement de cette attaque à distance, il avait rengainé pour à nouveau extraire son katana et contrer une offensive du Keigo si celui-ci tentait de l’attaquer dans le dos tandis que le samouraï s’évertuait à sauver son maître.

De son côté, Aggaddon voyait l’ombre de la mort se rapproché alors qu’il ne parvenait plus à maintenir sa vitesse. Il était essoufflé. La blessure au poumon que lui avait infligé celle qui le poursuivait en ce moment même redevint douloureuse et constituait un poids majeur dans sa tentative d’extraction à la menace planant sur sa vie. Avec un tel handicap, il ne parvint pas à maintenir la distance qu’il avait réussi à conserver tant bien que mal entre lui et sa poursuivante à l’aide des différents combats qui avaient lieu entre les deux armées. Tombant à genoux sur le sol, il se fit donc rattraper par la Kérubien qui vint le saisir au col pour le soulever au-dessus du sol, prête à enfoncer son poignard étrange dans le cœur de l’assassin de son frère.

-Tu vas payé pour ce que tu as fait !

Alors que le faciès du Médixès se retrouvait affublé d’une expression de terreur, une détonation résonna, suivit d’une déflagration. La secousse engendrée par la bombe déstabilisa Azuriale qui lâcha Aggaddon avant de tituber tandis que le Yogun, qui avait tourné son cheval en voyant l’arrivé du projectile dans l’espoir de pouvoir fuir, fut emporté par l’explosion. Son cheval mourut sur le coup, mais le dirigeant virevolta dans l’air avant de retombé sur le sol deux mètres plus loin après une belle trajectoire en cloche. Il lui manquait un bas, une jambe et peut-être une partie du thorax. Néanmoins, il n’avait pas encore rendu l’âme. Un sourire se dessina sur le visage du sosie de Musashi Oda qui se mit à courir dans sa direction, éliminant sans soucis tous les soldats se trouvant sur sa route, avec la ferme intention de le décapiter pour en finir. Le Commandant Satoro Kosamazu tenta la même chose, mais à cheval, dans l’optique de protéger son souverain jusqu’au bout.

Général Ashamoto Yanshi, Sosie de Musashi Oda

La blessure que venait de subir le Yogun était tout sauf anodine. Le risque de mort était très élevé et, pour couronner le tableau, voilà que le chef de la rébellion courrait à toute vitesse pour mettre un terme à la vie du monarque. S’il s’était résolu à mourir aujourd’hui, le général ne pouvait s’infliger le déshonneur de ne pas protéger son maître jusque dans ses derniers instants, peut-importe ce qu’il pensait de lui. Ainsi, il fit volte-face en dégainant et rengainant plusieurs fois d’affilé afin d’envoyer six ou sept lames d’air contre Sakuga pour l’empêcher d’entamer la poursuite directement. L’Ashamoto demeurait vigilant afin de se prémunir contre d’autres assauts du Keigo, misant sur sa vitesse supérieure à celle de cet ennemi à la lourde arme pour se dépêtrer de cette situation. Ainsi, il fit un simple pas de côté pour éviter l’attaque embrasé du pirate mercenaire, ne ralentissant aucunement sa cadence de course. Etant spécialisé dans la vitesse plutôt que dans la force, la résistance ou l’agilité, il parvenait à demeurer inaccessible aux ambitions acérées de Sakuga à son encontre. De plus, il fut surpris de voir une lame d’air venir le couvrir. S’agissait-il là d’une attaque de protection, Non. En aucune façon. C’était un ordre qui se matérialisait. Le leader rebelle voulait vaincre le plus puissant guerrier du Yogun pour que sa victoire soit totale et que l’armée adverse se range à ses côtés à la mort du monarque et de l’Ashamoto, le nouveau seigneur se retrouvant alors avec la légitimité nécessaire pour cela.

Les deux as des deux factions de la guerre civile se faisait désormais face, Yanshi étant parvenu à se placer sur la route entre le révolutionnaire et son suzerain qui se trouvait aux portes de la mort grâce à l’action de Sakuga. Le général savait pertinemment qu’il n’était pas à la hauteur, mais il se devait d’agir jusqu’au bout. Il ne tremblait pas. Il faisait face à la Grande Faucheuse, prêt au sacrifice ultime pour mettre un point final à son existence et que sa fiancée et son fils puisse perpétuer l’héritage samouraï sans aucun fardeau lié à leur passé. Ainsi, en extrayant sa lame de son fourreau, il vint percuter l’aluminium composant Raijun, le katana électrique de celui qui se voulait régicide. C’est dans ce moment que l’on pouvait deviner la supériorité du sosie du supernova, son arme ayant été en position plusieurs instants avant l’arrivée de celle de son adversaire. L’électricité parcourut alors le métal pour venir frapper l’Ashamoto qui serra les dents tant bien que mal alors que ses muscles se crispaient. Il posa un genou à terre, sa tête dirigée vers le sol. Il savait que son bourreau se préparait à le décapiter, mais il ne pouvait pas déjà rendre les armes. Il se releva tout en reculant, esquivant l’acier mordant de la damnation pour faire pivoter son arme dans sa main avant d’envoyer plusieurs lames d’air que le chef rebelle n’eut aucun mal à dissiper, chacun de ses coups anéantissant l’une d’elle.

Pendant qu’Aggaddon était à nouveau à la merci d’Azuriale qui l’avait recapturé depuis l’intervalle de temps assez court qui s’était écoulée, une véritable comète traversa les cieux pour tomber sur le champ de bataille en délivrant une nouvelle secousse, levant un véritable nuage de poussière qui demeura en suspension dans les airs suite à l’impact, surtout au niveau de celui-ci en étant suffisamment dense pour ressembler à une brume opaque. Néanmoins une ombre en jaillit et se présenta à tout le monde.

???

L’armure éclatante du vieil homme brillait au milieu de la guerre jusqu’à ce qu’elle aille refléter le visage apeuré du chef de la révolution qui recula de quelques pas tout en délaissant totalement son affrontement avec le général Ashamoto. L’être sagace à la chevelure blanche flamboyante balaye l’air du revers de la lame de son arme étincelante, envoyant ainsi une bourrasque qui balaya le terrain et désarmant toutes les recrues de faible niveau des deux camps.

-Mon fils, il est temps d’arrêter cette comédie. Nous sommes venus te chercher, déclara le prestigieux guerrier.

-Comment as-tu fais pour arriver par le ciel ? Comment ? lâcha-t-il nerveusement, ayant été persuadé qu’il aurait put fuir avant l’arrivé de son paternel en usant des troupes pour repérer son arrivée, mesure qui, en définitive, ne l’avait pas préservé de ce débarquement magistral.

-Si ce n’est que ça qui t’intéresse, c’est grâce à elle. D’ailleurs, cher amie, pourriez-vos vous occuper de toutes ces soldats qui ne veulent pas arrêter de combattre ? lança-t-il en tournant la tête vers le nuage de poussière.

Minamoto Nobunaga Kosenjobi

Aggaddon avait opiné du chef à la proposition que lui faisait le Keigo de partir en avant, néanmoins l’arrivée de la De Lérhane auprès de son camarade l’avait convaincu de rester pour voir comment ça évolué et également éviter de se faire réprimander par la femme ailée qui aurait put s’imaginer qu’il préparait de noir desseins pour revenir à la charge. Après tout, il était vrai qu’il n’avait pas hésité à s’allier avec un binôme de la Marine durant la Royal Snow Battle pour tenter de l’affronter, même si cela avait complétement échoué puisqu’il avait failli être éliminé par le coup de poing qu’il avait reçu de sa part. De plus, s’ils s’étaient affrontés à Puerto Havana c’était car le Médixès trempait dans des magouilles en bon opportuniste, mais avait échoué en étant vaincu malgré le fait que la bilcane était alors en pleine rémission d’une blessure à l’épaule, chose qu’il n’avait pas su à l’époque. Pendant ce temps, le père Minamoto arrivait auprès de son fils et entama son petit discours en étant bientôt rejoins par sa femme qui avait émergé de la poussière en dernière, faisant une entrée peu remarqué comparé à son mari et son amie.

-Chers amis de Senzai Sazoka. Aucun de vous ne me connais et cela est bien normal. Ma famille a été exilé de ce pays alors que nous en étions les dirigeant. Le grand père du Yogun actuel à détrôner le mien au cours d’un putsch et l’a fait exécuter. Néanmoins, pour faire preuve d’une certaine clémence et ne pas s’attirer les foudres du peuple, il laissa mon père et ma mère fuir ces contrées sur une jonque et vivre librement sur la mer de North Blue. Nous nous sommes installé dans une caverne avec nos fidèles qui ont constitués notre équipage le jour de ce départ, mais tout ceci est une histoire qui n’a rien d’intéressant par rapport aux faits d’aujourd’hui.

Ayant terminé la mise en contexte, il passa alors au cœur du sujet.

-Mon fils ici présent, qui c’est fait passé pour Musashi Oda en se basant sur la ressemblance qu’il avait avec lui par rapport aux avis de recherche, a grandit en entendant parlé de ma bouche et celle de ma femme ci présente de cette époque. Il s’agit peut-être d’une erreur de notre part puisque mon cher enfant, Minamoto Fujiwara Tachibana, fantasma sur cette vie de souverain et finit par se mettre en tête d’un jour restaurer le pouvoir de notre famille sur le trône de Senzai Sazoka, persuadé que c’était légitime puisque nous en étions les dirigeants originels. Ainsi, il a quitté notre demeure et est venu ici manigancer tout cette farce en jouant sur vos ressentiments envers le Yogun Yorotomo. Le cherchant dans diverses îles, je n’avais pas pensé au fait qu’il puisse réellement vouloir réaliser ce rêve qu’il ambitionnait durant son adolescence et dont il n’avait plus parlé depuis, certainement en voyant que sa mère et moi étions contre. C’est grâce à un camarade qui lui y avait songé que j’ai su tout ce qu’il se tramait ici une fois qu’il eut infiltrer le pays. Néanmoins la guerre était bien avancée et j’ai contacté mon amie ailée pour pouvoir venir à temps mettre fin au conflit. Mais je crains de n’être arrivé trop tard puisque tu es à terre Maritama…

Le vieil homme posa un genou au sol et plongea son regard de celui qu’il avait connu uniquement durant l’enfance avant que son grand-père soit destitué au profit de celui du Yorotomo. Le Yogun demeura ainsi muet, préférant rester digne plutôt que d’implorer l’aide de cet exilé tandis qu’il entendait les pas du médecin, qui venait de traverser la moitié du champ de bataille, se rapprocher.

-Maritama… Je ne sais pas si tu arriveras à survivre à cette blessure, mais tu ne peux pas rester aveugle face à la souffrance de ton peuple que mon camarade m’a décrit. La rébellion a certes été propulsé par mon fils qui a tout fait pour qu’elle naisse, mais ce n’est pas lui qui a instauré en leurs cœurs des ressentiments à ton égard. Par-dessus le marché, mon compagnon m’a rapporté que tu n’avais aucunement formé ton fils à cette tâche, ni même à la guerre, preuve en ait que tu la perdu au premier jour de la rébellion. Pour que le peuple de Senzai Sazoka soit à nouveau uni pour prospérer et relever la tête, il lui faut un dirigeant en qui ils aient confiance.

Néanmoins, pendant qu’il disait tout cela, le potentiel affrontement entre Sakuga et Ishtar aurait avancé.

Minamoto Nobunaga Kosenjobi

Pendant qu’Aggaddon s’en allait avec le Keigo, la crainte de la Kérubien supplantant la curiosité de savoir comment allait finir le conflit, Nobunaga se vit recevoir une proposition, enfin plutôt la protestation de son fils.

-Les seuls personnes à même d’unir à nouveau Senzai Sazoka ce sont nous père. Nous sommes la lignée légitime et nous pouvons instaurer la paix.

-Tu te laisse aveugler par ce prétendu sang royal qui coulerait dans nos veines et qui te fascine tant. C’est le même fluide qui coule dans notre corps que dans celui des autres. Un monarque se distingue par sa gouvernance et non par son ascendance. Après tout, à l’origine les Minamoto n’était qu’une des familles venues de Wa en ces mers froides. Notre ancêtre était un samouraï, mais il n’avait rien d’un seigneur. C’était par la force de ses décisions qui ont permis de développer le village qu’il s’est montré digne de devenir le chef alors qu’il ne cherchait pas à l’être, il voulait simplement améliorer la condition des habitants. Tu n’as pas ce genre de volonté.

-Mais vous vous l’avez. Et vu votre force vous saurez nous protéger, intervint un des rebelles qui voyait dans la sagesse de l’ancien une assurance d’un règne juste et qui fut suivit d’une vague d’approbation silencieuse dans la foule.

-Les Minamoto ont déjà eut le pouvoir et l’on perdu, certains on fait preuve de clémence, d’autres de sévérités. Nous ne sommes ni tout noir, ni tout blanc. De plus, je n’ai jamais pu apprendre complètement comment diriger une nation. Je ne souhaite pas prendre les rennes du pays et le plonger dans une prolongation du règne passé de mon clan. Il faut évoluer, aussi bien concrètement que symboliquement. Rassemblez tout le monde et désignez la personne qui vous semble la plus à même de prendre la tête de Senzai Sazoka. Il vous un Yogun proche du peuple, mais également conscient des enjeux du pouvoir.

L’homme qui s’était fais passé pour Musashi Oda pour prendre la tête de l’état était plongé dans un état psychique assez particulier. Il détestait son père d’avoir fait capoter tout son plan et de refuser en bloc d’assumer le rôle qu’avait leurs ancêtres. Le Commandant Satoro Kosamazu des troupes royales qui avait toujours rêvé de gloire voyait là une opportunité unique. Avançant sur son cheval afin de se proposer aux soldats comme nouveau leader, un murmure se répandit bientôt dans les deux camps qui s‘étaient si longtemps confronté. Une seule personne était en mesure d’unifier ces deux factions antagonistes, une personne qui avait toujours été respecté par les deux camps, aussi bien pour ses capacités de meneur, son honneur que sa manière d’être et sa générosité avec les habitants. C’est l’officier rebelle Kasoya, celui qui était surnommé "Pyrotueur", qui se leva pour prendre la parole et faire partager à l’intéressé la décision que tout ceux ici présent avaient en tête et que le reste de la population suivrait certainement.

-Général Ashamoto. Toute votre vie durant, vous avez toujours été bon et humble avec tout le monde. Vous êtes demeuré avec le Yogun alors que celui devenait de plus en plus dur avec vous et avec nous pour ne pas vous déshonorez, pour protéger ceux que vous pouviez protéger, pour que votre famille puisse connaître un destin heureux même si vous deviez périr. Je pense me faire porte-parole de toutes les personnes qui sont ici, autant les soldats royaux que j’ai côtoyés autrefois que les rebelles que j’ai soutenu, en disant haut et fort que vous êtes la seule personne capable de faire le pont entre les fidèles du Yogunat et ceux qui ont été déçu des décisions prises par le gouvernement.

L’homme en question, qui demeurait aux côtés du Yogun tandis que le médecin tentait de lui sauver la vie en dépit des membres perdus à cause du Keigo, écarquilla les yeux, ne s’attendant absolument pas à une telle demande.

-Que… Quoi ?

Il descendit son regard sur le corps de son suzerain, handicapé à vie par cette guerre civile. Le doute l’envahit. Il aurait aimé demander à tout le monde de se réconcilier et d’accorder leur confiance au monarque qui devait de toute manière passé la main à un héritier à qui il devrait tout apprendre. Cependant, vu l’état physique dans lequel il se trouvait désormais, le Yorotomo ne serait plus en mesure de se déplacer convenablement dans le palais pour assurer les diverses réunions, sans parler de l’impact psychologique que cela pourrait avoir. Non, en l’état le Yogun ne pourrait plus assumer convenablement sa charge. Serrant les dents, n’ayant jamais désirer ce poste et ne le voulant pas plus aujourd’hui qu’hier, il répondit à ses camarades.

-Soit… Si c’est ce que vous voulez… Néanmoins, je tiens à ce que le Yogun, enfin maître Yorotomo, devienne mon conseiller tout comme vous, monsieur Minamoto Fujiwara Tachibana, vous qui avez su repérer le mécontentement du peuple et qui sera leur voix. Pour ce qui est de la Marine qui pourrait vouloir vérifier si vous être Musashi Oda… Je ferai au mieux pour m’en occuper.

Le fils de Nobunaga fut surpris par une telle demande. Il hocha la tête pour accepter même si se retrouvait reléguer au rang de conseiller n’était pas ce qu’il pensait être juste pour la ligné Minamoto. Un sourire s’afficha sur le visage de son paternel avant que celui-ci ne s’adresse au futur nouveau seigneur.

-Je vous confie donc mon enfant. J’espère que vous saurez vous montrer digne de la confiance de tous, comme l’avait été votre grand-père pour ses troupes. Mon fils… J’espère que ce poste te permettra de t’assagir. Si jamais tu fais une bêtise, ne doute pas une seule seconde que je rappliquerai.

-Je ne suis plus un ado…

-Nous passerons te voir régulièrement de toute manière, ajouta la mère.

-Sur ce, je crois que nous devrions y aller, lança Nobunaga pour signifier à la De Lérhane qu’il était prêt à partir.

Le calme régnait sur le champ de bataille que les deux acolytes s’étant rencontré à Friends Island quelques années plus tôt venaient de quitter. Les choses allaient désormais évoluer sans que Sakuga ou son comparse noble ne puisse influencer une nouvelle fois sur le cours des événements alors que leurs décisions avaient été décisif quant aux destins de beaucoup de personnes, notamment ceux qui avaient péri à Senzo ou ceux qui se faisaient piller à la capitale par les bandits. Bien des choses c’étaient passés même si le mathématicien n’avait rien trouvé de suffisamment intéressant au cours de cette campagne. Aggaddon avançait en jetant des coups d’œil derrière lui afin de s’assurer que la Kérubien n’allait pas jaillir pour le pourfendre. Cependant, c’est autre chose qui attira son attention, les paroles du Keigo qui était à côté de lui. Cela fait plaisir de voir son passé resurgir de la sorte ? Était-il sérieux ? Alors que ces paroles pénétraient son esprit, un visage d’une beauté cruelle émergeait dans le même temps, sortant de la brume de l’oublie pour jaillir du cœur que le Médixès s’efforçait de sceller.

-Je suis absolument pas d’accord, répondit-il en doublant sa cadence de marche alors que son regard se fixait sur l’horizon pour ne plus le quitter, ses mains se refermant sur elle-même pour que ses ongles viennent s’enfoncer dans sa peau, mais pas suffisamment pour venir la lacérer, à son grand malheur.

Sa mâchoire se crispa alors que la rage éclata dans son regard. Cette traîné. Comment elle avait pu faire ça ? Comment avait-elle pu trahir sa confiance alors qu’ils étaient promis l’un à l’autre et étaient censés s’aimer ? C’était plus qu’une harpie, plus qu’une succube. C’était une Architecte de la Destruction qui avait ravagée son âme, ravagée ses espoirs. Elle avait refermé la dernière porte entre l’humanité et Aggaddon qui désirait désormais abandonner la sienne, pour que jamais plus rien ne puisse l’atteindre, pour que tous sentiments soient éradiqués. Il allait la retrouver et la faire souffrir comme jamais il n’avait fait souffrir quelqu’un. Chaque cible des tortures qu’infligeait le nobliau avait pour but de tester afin de voir ce qui était le plus douloureux tout en permettant de faire survivre le plus longtemps possible. Pourtant, ce n’était pas satisfaisant. Il ne trouvait pas encore de véritable moyen de réduire à néant son existence, de pulvériser toute son âme comme elle avait put le faire. Pourtant des larmes d’incompréhension couler de ses yeux alors qu’il revoyait se visage chérit et haït qu’il désirait lacérer plus qu’embrasser. Cette monstruosité esthétiquement parfaite qu’il devait faire choir de sa suffisance outrancière. Il s’était infligé mille souffrances lorsque cela c’était fini, espérant même parvenir à en finir sans pourtant réussir à franchir sa peur de mourir pour porter lui-même le coup de grâce. C’était le plus grand péril de sa vie, celui qui le hantait encore jour après jour après tant d’années et ce serait la dernière personne qu’il retrouverait. Il avait déjà éliminé la majorité de ses frères, manipulé Heziel Coffe pour combattre son ancien professeur qui avait rendu l’âme, mais pourtant aucune de ces actions ne lui avait procuré le moindre bonheur ou satisfait sa vengeance pour la simple et bonne raison que cet être souillé et immonde, cette engeance, était si haut placé au sein de sa fureur qu’elle occultait tout autres satisfactions en l’écrasant en ramenant à chaque fois ces souvenirs de cette ignominie, de cette scène morbide à jamais gravé dans son esprit. Retenant un hurlement, Aggaddon porta la main à sa rapière qu’il sortit à moitié de son fourreau avant de la rengainer en portant l’autre main au niveau de la lame pour inciser sa paume et soulager ainsi cette douleur mentale qu’il devait retenir pour ne pas se laisser davantage ensevelir sous son propre courroux.

Aggaddon demeura dans ses pensées un long moment, refoulant à lui cette rage pulsatile scellé au plus profond de son être et qui s’évertuait à ressurgir dès qu’il y avait une brèche dans le verrou psychique de la conscience du nobliau. Ainsi, il n’entendit pas vraiment ce que rajouta le Keigo, mais il aurait été certainement en accord avec cette phrase, les deux hommes trainant derrière eux un passé qu’il comptait bien exterminer un jour. Cela apparut de nouveau lorsqu’ils arrivèrent au port, là où ils devaient se séparer pour retourner à leurs vies respectives qui les amèneraient peut-être à ne pas se recroiser avant quelques années. Le Keigo entama les aurevoirs auxquels participa bien évidemment le Médixès.

-Comme tu voudras, je ne l’achèverais pas, promit-il sans avoir l’intention de tenir sa parole. Moi aussi, je vais y aller. Prends soin de toi et de ta lame. Que les vents te soient favorable Sakuga.

Sur ces paroles, il salua son camarade du jour, puis se dirigea vers son navire pour quitter au plus vite ces terres où la Kérubien attendait de lui sauter dessus. Il devait trouver une terre où il échapperait à cette menace. C’est dans cet optique qu’il disparut à l’horizon tandis que Senzai Sazoka connaissait la fin d’une crise majeure.

Si la situation aurait pu se régler sans l’intervention de ces deux étrangers, la conclusion auraient été toute différente puisque le général Ashamoto n’aurait pas accepter le poste de Yogun et aurait involontairement conduit la guerre à s’éterniser et faire plus de mort, imposant à Nobunaga d’intervenir en personne pour mettre fin au conflit. Néanmoins, les choix conduit par le Keigo avaient également des répercussions. En décidant de se rendre au camp rebelle, il avait put parler avec le leader de la révolte avant le lancement des hostilités, mais cela avait condamné la capitale à subir un raid des bandits durant toute la durée de la bataille finale. De retour de la guerre, les deux armées, enfin ce qu’il en restait après cette guerre civile, unifiées durent bouter ces brigands hors de la cité qui avait été mise à sac. Le château n’avait pas été épargné et la dizaine d’hommes qui étaient resté pour garder le lieu avaient été exterminés par le chef des scélérats. Face à cette triste réalité, le nouveau dirigeant mena une expédition punitive dans la forêt afin de régler une bonne fois pour toute le problème de ces malandrins. Il confia les rennes de cette troupe au nouveau conseiller Minamoto, le sosie de Musashi Oda, dont le Yogun Ashamoto dû mettre au clair la situation avec les forces de la Marine qui arrivèrent peu après, jouant de ses talents de diplomate pour les convaincre sans que la situation ne s’envenime. L’autre conséquence au choix de la destination avait été la débâcle de Senzo qui avait privé la rébellion de l’un de ses officiers qui auraient pu reprendre en main l’armée réunifiés pour entrainé des recrus. À la place, c’est le commandant Satoro qui en était sortit victorieux et qui avait laissé cette ancienne cité à l’abandon. Elle ne fut donc aucunement remise en état et servit de planque pour des pirates quelques mois plus tard.

En parlant de forban, l’équipage qui avait été attaqué par les deux étrangers avait survécu en rejoignant la rébellion. Suite à la fin de la guerre, ils avaient repris la mer avec leur jonque pour se diriger vers d’autres lieux où ils pourraient mener leurs exactions et où ils finiraient capturés par la Marine quelques semaines plus tard. Kasoya, le second officier de la révolte obtint le grade de commandant et rejoignit ainsi le Satoro dans la reconstruction militaire du pays, pour la plus grande tristesse du second qui se voyait déjà général et qui exécrait le nouveau seigneur. C’est d’ailleurs pour cela, ainsi que pour le fait qu’il avait survécu à la guerre en ayant pas croisé Sakuga sur le champ de bataille de par le choix de celui-ci d’affronter le général, qu’il fomenta un coup d’état quatre mois plus tard, coup d’état qui fut contré par Ashamoto en personne et qui amena le pays à encore plus d’instabilité dans sa lente reconstruction qui la rendait vulnérable à bien des adversaires. L’ancien Yogun, pour sa part, vivait reclus et frustré dans le château où il servait désormais de conseiller maintenant qu’il avait perdu une grande partie de sa motricité. Se laissant dépérir, il mourra à petit feu, lentement mais sûrement, sans que jamais l’envie de reprendre le pouvoir en soutenant le commandant Satoro ne lui vienne en tête. Du côté des personnes qui étaient apparut pour la fin de la bataille, Azuriale ne tarda pas à reprendre la mer à la recherche d’Aggaddon avant de rejoindre l’île natal de celui-ci à la demande du frère ainé Médixès. Pour ce qui était du père et de la mère Minamoto, ils étaient repartis comme ils étaient venus, en volant sur le dos d’Ishtar transformé grâce à sa malédiction de zoan mythique en Serpent à Plumes. Ils rejoignirent le vaisseau où se trouvait les compagnons du vieux samouraï qui faisait voile vers l’île et qui n’avait pas pu débarquer à temps.

La paix prit du temps à revenir à Senzai Sazoka, les réminiscences des conflits et le désir de gloire du commandant Satoro s’étant dressé en obstacle à la reconstruction de la nation. Néanmoins, petit à petit le Yogun Ashamoto su rendre une vie simple et heureuse aux habitants tout en négociant avec le Gouvernement Mondial pour avoir leur aide, allant jusqu’à l’implantation d’une base de la Marine afin de protéger le pays vu que les restants de l’armée n’étaient pas en mesure de le faire après la scission entre les deux commandants. Cependant, tout n’était pas finit et amener Senzai Sazoka dans un nouvel âge d’or prendrait du temps, beaucoup de temps. L’Ashamoto avait beaucoup de travail devant lui.